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@@ -0,0 +1,412 @@
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+# Hacklabs et Hackerspaces: Ateliers partagés de mécanique
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+
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+***Maxigas***
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+
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+![](media/hacklabs.png)
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+
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+## Définitions
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+
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+Pouvez-vous imaginer des ingénieurs, professionnels et aspirants, construisant
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+leur propre Disneyland ? Cela se passe dans la plupart des capitales
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+Européennes. Les *hacklabs* [^1] et *hackerspaces* [^2] sont des ateliers de
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+mécanique opérés par des hackers pour des hackers. Ce sont des pièces ou
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+édifices dédiés où les personnes intéressées par les technologies peuvent se
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+retrouver pour socialiser, créer et partager leurs savoirs, et travailler sur
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+leurs projets individuellement ou en groupes. Ils offrent également un
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+rendez-vous régulier pour les hackers, à un endroit et à un horaire
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+fixes. Ainsi un espace et un temps de discours partagés est construit, où le
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+sens est négocié et circule, établissant ce qui peut être appelé une *scène*.
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+
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+Les *hacklabs* et *hackerspaces* appartiennent à la diverse et trouble
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+taxonomie familiale des ateliers de mécanique. *Ateliers techniques*, espaces
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+partagés de travail, *incubateurs, laboratoires d’innovation ou de médias*,
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+diverses formes de points de rencontre (“*hubs*”), et finalement les *fablabs*
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+et *makerspaces* — énumérés ici par ordre de co-optation — tentent tous
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+d’émuler et de capitaliser sur la force technoculurelle galvanisée par les
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+*hacklabs* et les *hackerspaces*. Les références explicites, sur les sites de
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+telles organisations, au concept de “communauté” [^3] les trahit rapidement
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+par l’absence des valeurs qu’elles annoncent. Après tout, le capitalisme
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+contemporain est de plus en plus dépendant de l’authenticité et l’attitude,
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+qu’il mine dans *l’underground* [^4].
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+
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+Quant à la différence entre *hackers* et *makers*, les lignes restent
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+floues. Quelques membres de hackerspaces soutiennent que les hackers ne se
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+limitent pas à fabriquer, mais également cassent des choses, alors qu’un
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+membre d’un *makerspace* se plaignait que “les hackers ne finissent jamais
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+rien.”5 Dans les instruments de propagande, les stratégies discursives varient
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+leurs moyens de manœuvrer autour du mot tabou (“HACK”) de manière à adoucir
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+les implications négatives mais accentuer les associations positives qu’il
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+apporte. Tandis que l’éthique du hacker est souvent portée au cœur du système
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+de valeurs qui imprègne la scène, il est peut-être plus utile de l’entendre
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+non pas comme un socle moral pré-établi, mais plutôt comme une orientation
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+pratique enracinée dans le contexte social et l’histoire sociale qui englobent
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+les hacklabs et les hackerspaces : la manière dont ils “reposent” dans le
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+tissu social. Ils varient donc largement selon le contexte, comme nous allons
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+le voir à présent.
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+
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+Ainsi donc, la section suivante trace brièvement les trajectoires historiques
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+des *hacklabs* et des *hackerspaces*, y compris leurs intersections. Il faut
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+noter toutefois que les configurations actuelles présentées ci-dessous ne sont
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+pas les seules voies possibles et historiques de leur fonctionnement. Ensuite,
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+nous explorerons les potentiels et l’importance sociale de quelques *hacklabs*
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+et *hackerspaces* établis, pour préparer le champ pour une évaluation de ces
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+tactiques d’un point de vue stratégico-politique dans l’ultime section.
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+
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+## Trajectoire historique
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+
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+Les histoires et historiques suivants sont confinés à l’Europe, comme ce
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+continent m’est le plus familier.
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+
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+### Hacklabs
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+
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+L’apparition des *hacklabs* coincide avec celle de l’ordinateur personnel
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+[^6], mais leur âge d’or se situe dans la décennie au tournant du millénaire
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+(largement inspirée des conclusions du Hackmeeting de Milan en 1999)
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+[^7]. Souvent localisés dans des espaces squattés et des centres sociaux
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+occupés, ils formaient une part intégrante de la boîte à outils de la
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+politique autonome, au même titre que la cuisine populaire végane de Food Not
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+Bombs, les infocentres et bibliothèques anarchistes, les boutiques libres et
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+les salles de concerts punks [^8]. Par exemple, le centre social occupé *“Les
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+Tanneries”* à Dijon hébergeait l’ensemble de ces activités sous un même toit à
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+un moment donné [^9], de la même manière que le *RampArt* de Londres [^10], la
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+*Rimaia* à Barcelone [^11], ou le *Forte Prenestino* à Rome [^12]. Le plus
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+vaste réseau de *hacklabs* s’établit en Italie [^13], depuis des *hacklabs*
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+influents tels le *LOA hacklab* dans le Nord densément peuplé (Milan) [^14],
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+jusqu’au sus-cité Forte et le *Bugslab* [^15], aussi à Rome, et *Freaknet*
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+[^16], réputé pour être le premier du genre, à Catania en Sicile.
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+
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+Une division des sensibilités des participants et du focus de leurs activités
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+peut également être discerné, avec une orientation des *hacklabs* du nord de
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+l’Europe vers la sécurité et le contournement, et au Sud une attention plus
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+poussée dans le domaine de la production de médias [^17]. Par exemple, le
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+*Chaos Computer Club* allemand est connu pour pénétrer divers systèmes de
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+l’État et des grandes entreprises publiquement depuis 1985 (les transactions
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+bancaires à domicile “Bildschirmtext”) [^18] jusqu’à ce jour (passeports
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+biométriques) [^19], alors que le magazine néérlandais *Hack-Tic* dut fermer en
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+1993 pour avoir publié des “*exploits*” (NdT: méthodes d’attaque) — alors que le
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+hacklab *Riereta* de Barcelone [^20] était reconnu pour son travail innovant
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+dans le domaine de la diffusion en direct, et la “Fonderie de Culture Libre”
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+*Dyne* [^21] pour ses travaux dans le domaine du traitement de données
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+multimédia (en temps réel) et son système d’exploitation libre pour la
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+production de médias (Dynebolic Live CD) [^22]. Aujourd’hui des exemples
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+notables existent à Amsterdam (LAG) [^23] et près de Barcelone (*Hackafou*)
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+[^24]. Ces deux *hacklabs* opèrent dans le contexte d’espaces autonomes plus
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+larges: le *Binnenpret* [^25] à Amsterdam où se trouve le *LAG* est un complexe
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+d’édifices légalisé (ex-squat) qui héberge une librairie anarchiste, la salle
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+de concert autogérée *OCCII*, un restaurant végétalien et le label de musique
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+“Révolutions par minute”, entre autre choses tels des appartements; tandis que
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+*Calafou* [^26] où se situe *Hackafou*, s’appelle une colonie écoindustrielle
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+postcapitaliste fondée sur un modèle coopératif, incluant une manufacture de
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+meubles, un poulailler, le *Hardlab TransHackFéministe Pechblenda* [^27] et des
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+logements.
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+
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+Au tournant du millénaire, lorsque les connexions par modem étaient
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+considérées modernes, il n’était parfois possible de se connecter à l’Internet
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+(ou ses prédécesseurs, comme les BBS ou des réseaux comme Fidonet) en visitant
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+le hacklab du quartier. Aussi ces “ateliers Internet squattés” — ainsi
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+étaient-ils parfois nommés dans le nord de l’Europe — ne facilitèrent pas
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+seulement les connexions entre personnes et machines mais aussi contribuèrent
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+à la formation de communautés physiques de contre-informatique. Les
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+ordinateurs personnels demeuraient rares, de sorte que “les membres du
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+collectif recyclaient et recomposaient des ordinateurs de la poubelle”
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+[^28]. Les machines obsolètes et le hardware abandonné trouvait souvent le
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+chemin des *hacklabs*, où il était transformé en ressources utiles — ou
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+au-moins en oeuvres d’art ou en déclarations politiques (Fig.2). Les
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+téléphones mobiles et les solutions populaires de téléphonie telles que Skype
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+n’existaient pas encore lorsque les hackers de WH2001 (Wau Holland 2001),
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+Madrid et Bugslab, Rome, installèrent des cabines téléphoniques dans la rue,
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+où les immigrés pouvaient appeler leurs familles au pays gratuitement. Le
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+développement de GNU/Linux n’avait pas encore atteint une masse critique, donc
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+installer un système d’exploitation libre relevait de l’art ou de l’artisanat,
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+et pas d’une simple opération de routine. Le logiciel open source n’était pas
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+encore établi comme un lucratif segment du marché, mais présentait quelques
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+caractéristiques d’un mouvement, et les *hacklabs* accueillaient de nombreux
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+développeurs de logiciel libre. Les *hacklabs* combinaient sans heurt trois
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+fonctions : fournir un lieu de rencontre et un atelier où les enthousiastes de
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+la technologie underground pouvaient apprendre et expérimenter ; appuyer et
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+participer aux mouvements sociaux ; et fournir au public un accès libre aux
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+technologies de l’information et de la communication. Dans le cyberespace,
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+tout était encore fluide et submergé de l’intuition, paradoxalement inspirée
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+de la littérature Cyberpunk, que si les perdants de l’histoire pouvaient
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+apprendre suffisamment vite, ils pourraient déborder “le système”. Évidemment,
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+les *hacklabs* étaient des projets politiques qui appropriaient la technologie
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+selon les fins plus larges du mouvement autonome pour transformer et organiser
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+l’ensemble de la vie. *Donc la souveraineté technologique est interprétée ici
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+comme la souveraineté des mouvements sociaux autonomes, comme technologie hors
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+du contrôle de l’État et du capital.*
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+
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+### Hackerspaces
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+
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+Les *hackerspaces* viennent d’un courant transversal, correspondant à
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+l’apparition de *l’informatique physique* 29, l’idée que l’on peut programmer,
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+contrôler, et communiquer avec des choses en dehors de l’ordinateur, et la
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+capacité de le faire grâce à la disponibilité de microcontrôleurs en général
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+accessibles sur le marché de grande consommation, conjointement aux débuts des
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+plate-formes combinées de matériel et logiciel libres et open source comme
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+l’Arduino en particulier au sein du marché des amateurs. L’Arduino a exploité
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+la puissance des microcontrôleurs pour rendre accessible *l’informatique
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+physique* même à des programmeurs novices qui n’ont aucune spécialisation dans
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+le contrôle des machines. L’idée de *l’informatique physique* était
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+inspiratrice à l’ère suivant l’explosion de la bulle des points-com, alors que
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+la concentration des services de l’Internet aux mains de quelques corporations
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+multinationales américaines comme Google, Facebook et Amazon rendaient le
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+développement Web, le design des interactions, et l’ingénierie des réseaux à
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+la fois omniprésents et profondément ennuyeux.
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+
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+Le panel suivant de technologies, dont les imprimantes 3D, les découpeuses à
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+laser, les machines-outils à commande numérique (et tous les outils numériques
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+pour la fabrication), les quadricoptères (la version hacker des *drones*), les
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+synthétiseurs d’ADN, les radios définies par logiciel — tous furent construits
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+à partir de l’extension du savoir et de la disponibilité des
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+microcontrôleurs. De là il n’y a qu’un pas pour soutenir que les
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+*hackerspaces* absorbent régulièrement, après quelques années, une technologie
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+majeure du complexe militaro-industriel, et en produit une version DIY-punk à
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+destination d’être réintégrée dans le capitalisme post-industriel. Au
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+contraire des *hacklabs*, les *hackerspaces* s’interfacent avec la grille
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+institutionnelle moderne par le biais d’entités légales (associations ou
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+fondations) et paient un loyer pour leur espace30 financés selon le modèle
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+d’affiliation à un club. Leur socle social se compose de professionnels de la
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+technologie dont l’indépendance d’esprit les pousse vers l’exploration
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+technologique généralement hors des sentiers battus du marché, et dont le
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+niveau de connaissance et des chèques de salaire généreux leur permettent
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+d’articuler la relative autonomie de leur classe dans de telles initiatives
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+collectives. Une telle constellation permet à un assortiment de monstres,
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|
+d’anarchistes, d’artistes (“media”) magouilleurs au chômage, etc., de
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+s’associer avec eux. Il est intéressant de se rappeler du témoignage de Bifo
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+comparant son expérience d’organiser la classe ouvrière dans les années 1970s
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+et son activisme contemporain pour organiser des artistes précaires31. La
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+principale différence à laquelle il se réfère en termes pratiques est la
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+difficulté de trouver un temps et un lieu en commun où et quand les
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+expériences collectives et la formation du sujet peuvent prendre place. Les
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+*hackerspaces* répondent à ces deux problèmes plutôt efficacement, en
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+combinant un accès permanent et l’affiliation avec leur propre manière de
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+technologies sociales pour la coordination.
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+
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+Du point de vue de l’engagment de la société civile avec les *hacklabs* et les
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+*hackerspaces*, il est crucial de comprendre comment les processus productifs
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+s’effectuent dans les contextes sociaux. Les participants sont motivés par une
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+curiosité de la technologie et un désir de création. Ils sont passionnés par
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|
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+la compréhension de la technologie et la fabrication de leurs propres
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|
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+créations à partir des éléments disponibles, que ce soit des protocoles de
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|
|
+communication, des artefacts technologiques fonctionnels ou dysfonctionnels,
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|
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+des rebuts techniques ou des matériels de base comme le bois ou l’acier. Cela
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|
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+requiert souvent un degré d’ingénierie inverse: ouvrir, démonter, et
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+documenter comment les choses fonctionnent; et puis les remonter d’une autre
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|
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+manière ou les composer avec d’autres systèmes — et, ce faisant, altérant leur
|
|
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+fonctionnalité. Ces ré-inventions sont souvent entendues comme hacking.
|
|
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+
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|
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+Bidouillage et prototypage rapide sont deux autres concepts utilisés pour
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+théoriser l’activité des hackers. Le premier insiste sur l’aspect incrémental
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+et exploratoire du mode de travail des hackers, et contraste ainsi avec le
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+mode des projets de design industriel planifiés, et aussi avec les idéaux de
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|
|
+la méthode scientifique comme processus vertical partant de principes généraux
|
|
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+et descendant vers les problèmes de l’implémentation technologique
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+concrète. Le second montre les dynamiques de ces travaux, où l’accent est
|
|
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+placé le plus souvent sur la production de résultats intéressants plutôt que
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|
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+sur la compréhension claire de ce qui est impliqué, ou sur le maintien d’un
|
|
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+contrôle total sur l’environnement de développement. Ceux qui cherchent à
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|
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+exploiter les hackers sous les apparences de la collaboration oublient souvent
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+cela, ce qui résulte en frustrations mutuelles. En effet, qualifier quelque
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+chose de hack peut aussi se référer au fait qu’il est vraiment fait de bric et
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+de broc et pas forcément utilisable dans une certaine situation, sans un
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+effort ou une connaissance importants — ou au contriare: qu’il s’agit d’un
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+travail de génie, résolvant un problème complexe et souvent général avec une
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+simplicité et une robustesse frappantes.
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|
+
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+La politique des *hackerspaces* est similairement ambigüe : au contraire des
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|
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+*hacklabs*, où la technologie est plus-ou-moins subordonnée aux perspectives
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|
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+politiques, dans les *hackerspaces* la politiques est le plus souvent encadrée
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+par la technologie32. Parmi les participants à ces derniers, on rencontre plus
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+facilement des sentiments profonds au sujet de la liberté de l’information, de
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|
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+la privauté et de la sécurité, ou des mesures (juridiques ou technologiques)
|
|
|
+qui restreignent l’expérimentation technologique, tels les brevets ou le
|
|
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+copyright, parce que ces sujets touchent aux conditions mêmes de leur
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|
+expression personnelle [^33]. Pour cette raison, les luttes sociales
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|
|
+traditionnelles comme la redistribution du pouvoir et des richesses, ou
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+l’oppression structurelle fondée sur la perception des corps tels le genre ou
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|
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+la race laissent la plupart de marbre. Bien qu’ils tendent à exprimer leurs
|
|
|
+affirmations et demandes en termes universels, ou dans le langage de la pure
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|
+efficience [^34], ils manquent de solidarité avec d’autres groupes sociaux.
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|
|
+
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|
|
+En particulier, alors qu’ils reposent fermement sur l’idée de la technologie
|
|
|
+contrôlée par l’utilisateur, leur universel ideal se réduit bien souvent aux
|
|
|
+“technologies contrôlées par les ingénieurs” en pratique. Les *hackerspaces*
|
|
|
+sembleraient manquer des motivations ou des outils pour construire un sujet
|
|
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+politique concret plus large que leurs propres rangs. Fort heureusement, leurs
|
|
|
+intérêts les plus importants recouvrent ceux des groupes sociaux les plus
|
|
|
+exploités et opprimés, de sorte que les déficiences de leurs perspectives
|
|
|
+politiques ne peuvent être détectées que dans leurs angles morts. Un signe
|
|
|
+encore plus encourageant est que dans les dernières années on a vu croître la
|
|
|
+diversification des audiences dans les *hackerspaces*. Inspirés des
|
|
|
+makerspaces, de nombreux *hackerspaces* ont commencé d’organiser des activités
|
|
|
+destinées aux enfants [^35], et de nouveaux espaces focalisés sur le genre ont
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|
|
+été créés, suite à l’insatisfaction de l’inclusion dans les *hackerspaces*
|
|
|
+traditionnels [^36].
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|
|
+
|
|
|
+## Potentiels et limitations
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+
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|
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+Les *hackerspaces* tombent sans aucun doute hors de la grille de lecture des
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|
|
+institutions modernes, puisqu’ils ne sont pas affiliés à l’État, n’ont pas
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|
|
+l’ambition de participer au marché dans le but d’accumuler du capital, et —
|
|
|
+avec quelques exceptions — ne partagent pas les ambitions associées avec la
|
|
|
+société civile, telles que parler au nom d’autres acteurs, mobiliser les
|
|
|
+foules, ou faire pression sur les institutions publiques. Bien sûr, dans
|
|
|
+chaque pays ils se positionnent différemment : si en Allemagne le Chaos
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|
|
+Computer Club, associé avec de nombreux *hackerspaces* locaux [^37], sert
|
|
|
+également de corps consultatif auprès la Court Constitutionnelle de
|
|
|
+l’Allemagne, une position de professionalisme, les *hackerspaces* néerlandais
|
|
|
+[^38] se fondent dans le paysage alternatif entre ateliers d’artistes et
|
|
|
+petites startups.
|
|
|
+
|
|
|
+Cependant, cette relative autonomie n’implique pas simplement une posture
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|
|
+marginale, mais souligne un certain degré d’organisation interne. Les
|
|
|
+*hackerspaces* sont propulsés par la culture des hackers qui est aussi
|
|
|
+ancienne que l’ordinateur personnel: au dire de certains, ce sont les luttes
|
|
|
+des hackers, souvent frisant l’illégalité, qui ont conduit à l’informatique
|
|
|
+personnelle [^39]. Les *hackerspaces* sont remplis de vieilles machines
|
|
|
+d’informatique et de télématique à tel point que *Hack42* [^40], (à Arnhem,
|
|
|
+Pays-Bas), héberge un musée de l’informatique qui intègre des machines à
|
|
|
+écrire au légendaire PDP-11 depuis années 70s au modèles contemporains.
|
|
|
+
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|
|
+Finalement, l’autonomie reste relative parce qu’elle n’atteint ni ne recherche
|
|
|
+l’auto-suffisance et une indépendance complète de l’État, ou pourrait-on dire,
|
|
|
+la souveraineté. C’est en contraste frappant avec les *hacklabs* qui opèrent
|
|
|
+en général sans entité légale et habitent quelque sorte de zone autonome. De
|
|
|
+sorte que si les membres de *hacklabs* peuvent effectivement se cacher
|
|
|
+derrière des pseudonymes sans plus de questions, les membres des
|
|
|
+*hackerspaces* peuvent s’appeler entre eux comme ils préfèrent, mais dans la
|
|
|
+plupart des pays ils doivent révéler leur état civil et addresse personnelle
|
|
|
+pour devenir membre. Ainsi, alors que les *hacklabs* s’opposent à l’État
|
|
|
+idéologiquement et frontalement de forme anarchiste, les *hackerspaces*
|
|
|
+mettent en doute la légitimité de l’État de manière ludique [^41]. Ils peuvent
|
|
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+travailler au niveau de l’immanence, soit en appliquant simplement le
|
|
|
+répertoire adéquat des technologies existantes à une situation donnée (en
|
|
|
+créant le site Web d’une bonne cause, ou en le rendant dysfonctionnel), ou en
|
|
|
+développant des outils existants ou nouveaux, comme porter un pilote
|
|
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+d’imprimante 3D de Windows au système libre d’exploitation GNU/Linux, ou
|
|
|
+encore inventer une télécommande universelle dont l’unique bouton sert à
|
|
|
+éteindre tous les téléviseurs à sa portée [^42].
|
|
|
+
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|
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+## Perspective stratégique
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|
|
+
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|
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+Alors que les *hacklabs* opéraient une mission clairement politique selon une
|
|
|
+idéologie politique plus-ou-moins bien articulée, les *hackerspaces* renient
|
|
|
+explicitement leur engagement politique. Ces stratégies possèdent leurs
|
|
|
+propres potentiels et faiblesses. D’une part, les *hacklabs* à l’ancienne
|
|
|
+s’engageaient directement dans les conflits sociaux, apportant leur expertise
|
|
|
+technologique à la lutte — et pourtant restaient enfermés dans ce qui est
|
|
|
+généralement taxé de ghetto activiste. Bien qu’ils aidaient à prendre
|
|
|
+l’avantage et accéder à une infrastructure autrefois répandue du mouvement
|
|
|
+autonome, leur alignement limita sévèrement leur accessibilité sociale ainsi
|
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+que leur prolifération. En contraste, les *hackerspaces* peuvent et mobilisent
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+leurs propres ressources grâce à la relative affluence de leurs membres et des
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+connexions plus intimes avec l’industrie qui l’accompagne, tout en étant
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+capables de toucher une plus large audience et collaborer avec des formations
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+sociales au travers du spectre entier de la société. Leurs nombres croissants
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+(plus de 2000 enregistrés sur hackerspaces.org), bien plus importants que les
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+*hacklabs* même au sommet de leur gloire, sont sans doute au-moins en partie
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+la conséquence de ces facteurs d’affluence apolitique. Les *hackerspaces* ont
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+franchi les limites historiques des *hacklabs*, mais ce, au détriment de leur
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+consistence politique.
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+Toute déclaration de neutralité politique devrait cependant toujours être considérée de manière interrogative. La plupart
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+des membres de *hackerspaces* s’accordent sur le fait que “la technologie n’est pas neutre”, ou qu’elle constitue “une continuation de la politique par d’autres moyens” : le questionnement de la rationalité technologique, ainsi que l’essence oppressive
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+de la technologie sont des sujets courants de conversation, même si les *hackerspaces* ne graveraient pas ce slogan sur leurs
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+banderoles. En dernière analyse, toutefois, la principale contribution des *hacklabs* comme des *hackerspaces* à la transformation politique radicale est leur effort infatigable pour établir sur les technologies le contrôle des usagers, et d’étendre année
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+après année le champ de ces technologies, du logiciel au hardware, à la biologie. Ce qui est nécessaire pour les *hackerspaces*,
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+est de relever systématiquement la conscience sur l’importance de ces pratiques et les solidités qu’elles impliquent.
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+*Janvier 2014, Calafou et Barcelona.*
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+* * *
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+[^1] http://web.archive.org/web/20130613010145/http://hacklabs.org/
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+[^2] http://hackerspaces.org
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+[^3] http://techshops.ws
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+[^4] Liu, Alan. 2004. The Laws of Cool. Chicago, IL: University of Chicago Press. Fleming, Peter. 2009. Authenticity and the Cultural Politics of Work: New Forms of Informal Control. Oxford: Oxford University Press.
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+[^5] J‘ai entendu cette citation exacte de la bouche de Debora Lanzeni.
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+[^6] Halleck, Dee Dee. 1998. “The Grassroots Media of Paper Tiger Television and the Deep Dish Satellite Network.” Crash Media (2).
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+[^7] http://www.hackmeeting.org/hackit99
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+[^8] Maxigas. 2012. “Hacklabs and Hackerspaces — Tracing Two Genealogies.” Journal of Peer Production 2. http://peerproduction.net/issues/issue-2/peer-reviewed-papers/hacklabs-and-hackerspaces
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+[^9] http://therampart.wordpress.com/
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+[^10] https://n-1.cc/g/universitat-lliure-larimaia y http://web.archive.org/web/20130313184945/http://unilliurelarimaia.org/
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+[^11] http://www.forteprenestino.net/
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+[^12] Collection de liens sur Austistici/Inventati: http://www.autistici.org/hacklab/
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+[^13] http://www.autistici.org/loa/web/main.html
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+[^14] http://www.autistici.org/bugslab/
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+[^15] http://www.freaknet.org/
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+[^16] Selon l’idée de groente
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+[^17] http://www.textfiles.com/news/boh-20f8.txt
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+[^18] http://archive.is/Blfd
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+[^19] http://web.archive.org/web/20121016060835/http://www.riereta.org/wp/
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+[^20] http://dyne.org/
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+[^21] http://www.dynebolic.org/
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+[^22] http://laglab.org/
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+[^23] https://calafou.org/en/proyectos/hackafou
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+[^24] http://binnenpr.home.xs4all.nl/
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+[^25] http://calafou.org/
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+[^26] http://pechblenda.hotglue.me/
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+[^27] Les contributeurs de Wikipedia, 2014. “Wikipedia, The Free Encyclopedia: ASCII (squat).” http://en.wikipedia.org/w/index.php?title=ASCII\_(squat)&oldid=540947021
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+29.
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+[^28] Igoe, Tom, and Dan O’Sullivan. 2004. Physical Computing: Sensing and Controlling the Physical World with Computers. London: Premier Press.
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+[^29] Aux Pays-Bas certains *hackerspaces* louent des parcelles “antisquat” qui viennent avec un loyer réduit mais un contrat défavorable, un système établi par les rentiers dans le but d’éloigner les squatteurs de leurs propriétés.
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+[^30] Franco Berardi a.k.a. Bifo. 2009. Franco Berardi and Marco Jacquemet and Gianfranco Vitali. New York: Autonomedia.
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+[^31] Maxigas. “Hacklabs and Hackerspaces: Framing Technology and Politics.” Presentación a la Conferencia Anual del IAMCR (International Association of Media and Communication Researchers,) en Dublín. http://www.iamcr2013dublin.org/content/hacklabs-and-hackerspaces-framing-technology-and-politics.
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+[^32] Kelty, Christopher M. 2008. Two Bits: The Cultural Significance of Free Software. Durham, NC: Duke University Press. http://twobits.net/
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+[^33] Söderberg, Johan. 2013. “Determining Social Change: The Role of Technological Determinism in the Collective Action Framing of Hackers.” New Media & Society 15 (8) (January): 1277–1293. http://nms.sagepub.com/content/15/8/1277
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+[^34] Becha. 2012. “Hackerspaces Exchange.” https://events.ccc.de/congress/2012/wiki/Hackerspaces_exchange
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+[^35] Toupin, Sophie. 2013. “Feminist Hackerspaces as Safer Spaces?” .dpi: Feminist Journal of Art and Digital Culture (27). http://dpi.studioxx.org/en/feminist-hackerspaces-safer-spaces
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+[^36] Comme la c-base de Berlin, le muCCC de Munich, ou le CCC Mainz. Voir http://c-base.org/, http://muccc.org/events/ et http://www.
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+[^37] http://hackerspaces.nl/
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+[^38] Levy, Steven. 1984. Hackers: Heroes of the Computer Revolution. Anchor Press, Doubleday.
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+[^39] https://hack42.org/
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+[^40] Quelques exemples suivent. Le passeport des *hackerspaces* est un
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+document où les visiteurs de *hackerspaces* peuvent collecter des estampilles
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+appelées “visas”. Le Hackerspace Global Space Program lancé en 2011 avec le
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+but initial “d’envoyer un hacker sur la Lune dans 23 ans”. SpaceFED est un
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+système fédéré d’authentification pour l’accès aux réseaux sans fil à travers
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+les *hackerspaces*, analogue au système Eduroam utilisé dans les institutions
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+d’enseignement supérieur autour du monde.
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+[^41] http://learn.adafruit.com/tv-b-gone-kit
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+<p align="center"><img src="media/end0.png"></p>
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