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# Moteurs de recherches
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## Ouvert n'est pas libre, publié n'est pas public. La « gratuité » en ligne est une arnaque!
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***Ippolita***
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Plusieurs années se sont écoulées depuis qu'Ippolita a commencé à faire la
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distinction entre l'ouverture au « libre marché », prônée par les gourous du
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mouvement *open source* et la liberté que le mouvement du logiciel libre
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continue à poser comme base de sa vision des mondes numériques. Le logiciel
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libre est une question de liberté, pas de prix. Il y a dix ans, on aurait pu
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penser que le problème ne concernait que les *geeks* et autres
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*nerds*. Aujourd'hui, il paraît évident qu'il touche tout le monde. Les grands
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intermédiaires numériques sont devenu les yeux, les oreilles, ou au moins les
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lunettes de tous les usagers de l'Internet, même de ceux qui n'y accèdent
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qu'avec leurs mobiles.
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Au risque de paraître grossiers, nous voulons insister sur ce point: l'unique
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vocation de l'Open Source est de définir les meilleurs moyens de diffuser un
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produit d'une manière *open*, c'est-à-dire ouverte, dans une perspective
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purement interne à la logique du marché. L'aspect de l'attitude hacker que
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l'on aime, à savoir l'approche ludique et le partage entre pairs, a été
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contaminé par une logique de travail et d'exploitation du temps dans un but
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lucratif, et non de bien-être personnel et collectif.
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Le vacarme au sujet des monnaies électroniques distribuées (ou
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crypto-monnaies), tels que Bitcoin, ne fait que renforcer cette
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affirmation. Au lieu de jouer dans les interstices pour élargir les espaces et
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les degrés de libertés et d'autonomie, au lieu de bâtir nos propres réseaux
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auto-organisés pour satisfaire nos besoins et nos désirs, on s'enfonce dans de
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la soi-disant monnaie, on gaspille de l’énergie et de l'intelligence dans de
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très classiques « chaînes de Ponzi » où les premiers gagneront beaucoup sur le
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dos de ceux qui les suivent.
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Du point de vue de la souveraineté, on est encore dans le sillon de la
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délégation technologique de la confiance qui a débuté il y a des siècles: on
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n'a (plus?) aucune confiance dans les États, les institutions, le grandes
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entreprises, etc. Tant mieux: *Ars longa, vita brevis*: il est bien tard et il
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y a beaucoup de choses plus intéressantes à faire. Malheureusement, au lieu de
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tisser patiemment des réseaux de confiance affinitaires, on fait confiance aux
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Machines [^1], voire de plus en plus aux Mégamachines qui s'occupent de gérer
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ce manque de confiance avec leurs algorithmes *open*: il suffit d'y croire. Il
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suffit d'avoir foi dans les Données, de tout révéler aux plateformes sociales,
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d'avouer nos désirs plus intimes et ceux de nos proches, pour ainsi contribuer
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à la construction d'un réseau unique (propriété privée de quelques grandes
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entreprises).
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Les Gourous du Nouveau Monde 2.0 nous ont bien dressés aux rituels de
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confiance. Un Jobs [^2], tout de noir vêtu, tendant un blanc et pur objet du
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désir (un iPod par exemple), aurait pu dire autrefois, sur l'autel-scène des
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« Apple Keynotes »,: « Prenez [de la technologie brevetée], et mangez-en :
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ceci est mon corps livré pour vous tous ». Mais si l'on essaye de faire
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attention à la qualité et à la provenance de ce que l'on mange, pourquoi ne
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pas réserver la même attention aux outils et pratiques de communications?.
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L'analyse de Google comme champion des nouveaux intermédiaires numériques
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qu'Ippolita a menée dans l'essai « Le côté obscur de Google » [^3] se
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déployait dans la même optique. Loin d'être un simple moteur de recherche, le
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géant de Mountain View a affiché dès sa naissance une claire attitude
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hégémonique dans sa tentative de plus en plus aboutie « d'organiser toutes les
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connaissances du monde ».
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Nous voulions montrer comment la logique *open*-ouverte, combinée à la
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conception de l'excellence universitaire californienne (de Stanford en
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particulier, berceau de l'anarcho-capitalisme), voyait dans la devise
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informelle « Don't be evil » [^4], l'excuse pour se laisser corrompre au
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service du capitalisme de l'abondance, du turbo-capitalisme illusoire, de la
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croissance illimitée (sixième point de la philosophie de Google: « *Il est
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possible de gagner de l'argent sans vendre son âme au diable* » [^5]). On
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voudrait nous faire croire que plus, plus grand, plus vite (*more, bigger,
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faster*) c'est toujours mieux ; qu'être plus connectés nous rend de plus en
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plus libres ; que confier à Google nos « intentions de recherche » nous
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permettra de ne plus être confrontés à l'effort de choisir, car le bouton
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« J'ai de la chance » nous mènera directement à une source dans laquelle nous
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pourrons étancher notre soif de savoir... Mais ces promesses s'exaucent de
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moins en moins.
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Nous avons de plus en plus faim d'info. La soif de nouveauté est devenue
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intarissable. La satisfaction est tellement fugace que l'on ne peut s'empêcher
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de chercher encore et encore. À cause aussi de sa taille, le roi des moteurs
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de recherche est tombé dans l'inutilité dysfonctionnelle et est devenu une
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nuisance, voire une source d'addiction. La terminologie d'Ivan Illich fait ici
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mouche: à partir du moment où la société industrielle, par souci d'efficacité,
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institutionnalise un moyen (outil, mécanisme, organisme) afin d'atteindre un
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but, ce moyen tend à croître jusqu'à dépasser un seuil où il devient
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dysfonctionnel et nuit au but qu'il est censé servir. Tout comme l'automobile
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nuit au transport, l'école nuit à l'éducation et la médecine nuit à la santé,
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l'outil industriel Google devient contre-productif et aliène l'être humain et
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la société dans son ensemble.
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Bien entendu, ce qui vaut pour Google vaut tout aussi bien pour d'autres
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*monopoles radicaux* à l'œuvre: Amazon pour la distribution, Facebook pour la
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gestion des relations interpersonnelles, etc. De plus chaque service 2.0 a
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tendance à développer ses moteurs et outils de recherche internes donnant
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l'impression que le monde, dans toute sa complexité, est à portée d'un clic.
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Avec les smartphones cette superposition devient encore plus évidente: si l'on
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utilise Android, le système d'exploitation *made in Google*, on se retrouve
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complètement plongé dans la vision du monde de Google. Tout qu'on peut y
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rechercher et trouver passe, par défaut, par eux.
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Dans tous les cas on retrouve la même dynamique à l'oeuvre. Son meilleur
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apôtre, c'est Facebook et son monde dans lequel tout est publié, partagé,
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exposé... Rien toutefois n'y est public, tout est privé. Nous avons de moins
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en moins de contrôle sur les données que nous produisons avec nos recherches,
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tous les « J'aime », les posts, les tags, les tweets. Loin d'être souverains,
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nous ne sommes que les sujets des principes énoncés par la plate-forme à
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laquelle nous confions (littéralement: nous faisons confiance) nos
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données. Sans vouloir rentrer dans un débat juridique, dans lequel nous ne
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serions pas du tout à l'aise [^6], il suffira de
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rappeler que personne ne lit vraiment les contrats d'utilisation (TOS, *Terms
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Of Service*) que l'on accepte lorsqu’on utilise ces services. Dans ces mondes
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cloisonnés prolifèrent des règlements de plus en plus prescriptifs dont les
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principes poussent le politiquement-correct à l'excès [^7].
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La multiplication des règles que personne ne connaît va de pair avec la
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multiplication de fonctionnalités (*features*) que peu de gens utilisent. De
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toute manière, personne ne saurait vraiment dire comment celles ci se mettent
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en place « en exclusivité, pour tout le monde », soit par simple ignorance ou
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paresse, soit à cause des interdits entrecroisés des NDA (*Non-Disclosures
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Agreement*), Brevets, Trademarks, Copyrights.
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Le genre de souveraineté qu'Ippolita aime, c'est l'*autonomie*, le fait de
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« se fixer ses propres règles ». Si les règles ne sont pas connues,
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l'autonomie est impossible. On commence à peine à comprendre comment opère la
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*Filter Bubble*: la pratique du profilage en ligne. La « bulle » des
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résultats personnalisés nous engloutit dans une zone d'hétéronomie permanente
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qui s’élargit constamment, et dans laquelle les choix sont apanage des
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Algorithmes Souverains. Bien entendu, il ne s'agit pas d'une contrainte, nous
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sommes complètement libres de nourrir la souveraineté algorithmique avec tous
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nos mouvements en ligne, et souvent nous accomplissons à la tache avec
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enthousiasme. Celle ci représente la promesse de liberté automatisée:
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publicités contextuelles, et étude des sentiment des utilisateurs, afin que
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chacun reçoive une annonce personnalisée, sur mesure, du produit à acheter
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d’un clic et à jeter au plus vite pour pouvoir acheter quelque chose d’autre.
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Nous, utilisateurs, sommes donc des consommateurs qu’il faut connaître sur le
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bout des doigts afin de prévoir et assouvir nos désirs, afin de satisfaire nos
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« vices » avec des objets aussitôt obsolètes. Rappelons que le profilage est
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un produit de la criminologie. Suivre sa logique, même à des fins mercantiles,
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c'est *se rapporter à l'autre* comme à un criminel.
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Sur ce point Google s'est encore montré le premier. Son moteur de recherche se
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fonde sur le *Page Ranking*. À l’origine, tout lien entrant sur un site était
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considéré comme l’expression d’un vote de préférence ; les résultats étaient
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basés sur ceux pour lesquels avait « voté » la « majorité ». Très vite, les
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algorithmes ont été modifiés par des filtres contextuels [^8]. A travers les
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résultats de l’algorithme global de *top rank* et à partir des données
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dérivant du profilage de l’utilisateur (recherches précédentes, historique de
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navigation, etc.), une véritable idéologie de la transparence est apparue
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[^9]. Et on ne peut la concrétiser qu’en pillant littéralement les individus
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et en jetant leur intériorité (ou pour le moins, ce qui en émane à travers la
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machine) en pâture dans un système en ligne. Ces contenus accumulés avec des
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procédures de *tracking* [^10] sont répartis en sections de plus en plus fines
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pour apporter à chaque internaute un service-produit sur mesure, répondant en
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temps réel aux préférences qu’il a exprimés.
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La question du profilage est devenue d'autant plus d'actualité depuis les
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« scandales » de PRISM et compagnie (quelqu'un se rappelle d'Echelon?
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[^11]). Une écrasante majorité des utilisateurs des services 2.0, comprenant
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les moteurs de recherches, acceptent les paramètres par défaut. Quand des
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modifications interviennent [^12], presque tous les utilisateurs conservent le
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nouveau paramétrage. Nous appelons cela le pouvoir « par défaut »: la vie en
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ligne de millions d’utilisateurs peut être entièrement bouleversée, simplement
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en opérant quelques réglages.
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Tel est le côté obscur des systèmes de recherches issus du profilage! Il est
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ainsi possible qu’un beau jour, en tapant son identifiant et son mot de passe,
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on trouve l’organisation de l’espace de son compte personnel totalement
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modifiée, un peu comme si en rentrant à la maison, on découvrait que la
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décoration a changé et que les meubles ne sont plus à leur place. C’est ce
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qu’il faut toujours avoir présent à l’esprit lorsqu'on parle de solutions
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technologique pour tout le monde, c'est-à-dire pour la masse: bien que
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personne ne veuille en faire partie quand nous utilisons ces outils
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commerciaux et gratuits, nous sommes la masse. Et nous nous soumettons au
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pouvoir « par défaut »: cela implique que quand on change le défaut, on
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affiche notre « diversité », car notre choix de changer est bien enregistré
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dans notre profil [^13].
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La *Pars Destruens* est bien entendu la plus simple à étaler. Il n'est pas
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trop difficile d'articuler des critiques radicales. D'autre part, le simple
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fait de sentir la nécessité de trouver des alternatives aux moteurs de
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recherches actuellement disponibles ne garantit aucunement d’aboutir à un
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résultat satisfaisant. Le cas de la navigation sécurisée, que nous enseignons
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lors de nos formations à l’autodéfense numérique, est un bon indice pour
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évaluer la qualité de nos recherches et de notre rapport à la toile en
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général.
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On pourrait remplir de longues pages expliquant l'usage de telle ou telle
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extension de Firefox [^14] qui aidera à échapper au flicage, bloquera les
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pubs, ou bien interdira aux mineurs d'arriver sur des sites « dangereux »
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(selon, notre avis d'adultes-parents-éducateurs souvent biaisé par la
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rhétorique réac' de la « toile dangereuse ») . Il est possible d’effacer tous
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les cookies et les LSO (*Localised Shared Object*), de se connecter de façon
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anonyme avec des VPN (*Virtual Private Networks*), de cryptographier chaque
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communication, d’utiliser TOR et d'autres outils encore plus pointus, de façon
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à que Google & Co ne sachent plus rien de nous.
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Oui, mais... plus j’essaie de me protéger, plus je me distingue de la masse et
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plus il est aisé de me reconnaître. Si mon navigateur est bardé d’extensions
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destinées à éviter le profilage, à rendre anonyme et à cryptographier, et si
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j’utilise uniquement un système d’exploitation bien particulier GNU/Linux pour
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accéder à la Toile (quelle saveur? Ubuntu, Debian, Arch, Gentoo, *from
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scratch...* il y aura toujours quelqu’un de plus « pur »!), je suis plus
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facile à reconnaître paradoxalement qu’un internaute qui utilise des systèmes
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moins sophistiqués et plus communs [^15].
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La cryptographie suscite aussi beaucoup de critiques, surtout parce qu’elle
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est fondée sur le même principe de croissance illimitée – toujours plus
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puissant, toujours plus rapide – que le turbo-capitalisme libertarien. En
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augmentant la puissance de calcul et la vitesse des réseaux, on augmente
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l’efficacité des systèmes cryptographiques les plus récents ; en même temps,
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les vieux verrous deviennent rapidement obsolètes.
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Ce mécanisme de croissance-obsolescence entre dans une logique militaire
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d’attaque et de défense, d’espionnage et de contre-espionnage. N’oublions pas
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qu’il s’agit toujours à la base de systèmes conçus pour des applications
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militaires et qu’ils sont aussi parfois destinés à faire en sorte que les
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communications ne soient pas interceptées par le camp ennemi. La
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cryptographie, en somme, est une bonne pratique, surtout pour les passionnés
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d’informatique qui adorent les casse-tête logiques, mais son approche n’est
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pas satisfaisante.
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La *Pars Construens* devrait donc commencer par la reconnaissance humble de
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que la technologie n'est ni bonne, ni mauvaise, ni (surtout pas!)
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neutre. L'usage des technologies dépend des personnes. En soi, une
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technologie, même la meilleure du monde (mais selon quels critères?), ne
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garantit strictement rien. L'approche méthodologique que nous aimons suggèrer
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est celle d 'évaluer, non pas le « quoi » (quelles alternatives aux moteurs de
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recherches?) mais le « comment »: la façon dont les instruments technologiques
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se créent et se modifient à travers leurs utilisation, les méthodes avec
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lesquelles les individus et les groupes s'adaptent et changent leurs propres
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comportements.
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Deuxième admission d'humilité: les questions sociales sont avant tout des
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questions humaines, de relations entre les êtres humains, chacun dans son
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propre environnement. Malgré la haute résolution des écrans tactiles, malgré
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la vitesse instantanée des milliards de résultats des presque omnipotents
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moteurs de recherche, la civilisation 2.0 est très semblable aux civilisations
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qui l’ont précédée, parce que les êtres humains continuent de chercher à
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attirer l’attention de leurs semblables. Ils ont toujours besoin de se
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nourrir, de dormir, d’entretenir des relations amicales, de donner un sens au
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monde auquel ils appartiennent. Ils tombent encore amoureux et ont des
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déconvenues, ils rêvent et espèrent, se trompent, se pillent, se font du mal,
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se tuent.
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En un mot, les êtres humains doivent être conscients de la finitude de leur
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existence dans le temps (l’incompréhensibilité de la mort) et dans l’espace
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(le scandale de l’existence des autres, d’un monde extérieur), même à l’ère
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des moteurs de recherches ciblés et des réseaux sociaux numériques.
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Comment ces considérations peuvent-elles nous aider à mieux chercher, c'est à
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dire à chercher « différemment »?
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L'hégemonie des moteurs de recherche géants repose sur une accumulation de
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données sans limite: il devient évident que c'est une question de
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taille. *Size matters*! La taille importe! Une information et une recherche
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conviviale qui encourage la réalisation de la liberté individuelle au sein
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d’une société dotée d’outils efficaces reste possible. De fait la conclusion
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logique d'une critique de l’informatique de la domination réside dans le
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revers du « small is beautiful ».
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Les dimensions jouent un rôle considérable. Au-delà d’une certaine échelle,
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une hiérarchie fixe est nécessaire pour gérer les rapports entre les êtres
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humains et entre tous les **êtres** en général, vivants ou non. Entre les
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machines et protocoles, les câbles, membranes, et procédures de stockage et de
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recherche. Mais qui contrôlera les intermédiaires? Si l'on fait confiance à
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des outils-intermédiaires trop grands pour nos recherches, il faut accepter la
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mise en place d'une hiérarchie de domination. Tout est relatif, tout est « en
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relation avec ».
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Les connaissances emmagasinées dans ce qu’on appelle le « Big data » [^16],
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sont une chimère parce que les connaissances profitables aux êtres humains ne
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sont pas à l’extérieur et ne sont pas interchangeables ; si elles peuvent être
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objectivées, échangées, apprises, traduites et partagées, les connaissances
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sont avant tout un processus individuel d’imagination. Contrairement à la
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mémoire totale irréfléchie des instruments numériques, l’identification, le
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||
devenir soi-même est un processus au cours duquel nous perdons continuellement
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connaissance, nous perdons la mémoire et nous la reconstruisons, comme nous
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nous reconstruisons dans nos processus vitaux. Si au lieu d’avoir un nombre
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limités de sources, dans lesquelles nous sélectionnons nos parcours, nous
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créons notre propre histoire que nous racontons et partageons, nous décidons
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de puiser dans une quantité illimité de données d'une façon automatisée par
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des systèmes de profilage, la relativité cède le pas à l’homologation. On
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nourrit ainsi les Mégamachines.
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Ces dernières impliquent des relations de cause à effet de type capitaliste ou
|
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despotique. Elles génèrent dépendance, exploitation, impuissance des êtres
|
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humains réduits à n’être que des acheteurs asservis. Et que cela soit dit
|
||
encore une fois pour les partisans des *commons, ce n’est pas une question de
|
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propriété, parce que*:
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> la propriété collective des moyens de production ne change rien à cet état
|
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> de choses et nourrit seulement une organisation despotique
|
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> stalinienne. Aussi Illich lui oppose-t-il le droit pour chacun d’utiliser
|
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> les moyens de production, dans une « société conviviale », c’est-à-dire
|
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> désirante et non œdipienne. Ce qui veut dire: l’utilisation la plus
|
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> extensive des machines par le plus grand nombre possible de gens, la
|
||
> multiplication de petites machines et l’adaptation des grandes machines à de
|
||
> petites unités, la vente exclusive d’éléments machiniques qui doivent être
|
||
> assemblés par les usagers-producteurs eux-mêmes, la destruction de la
|
||
> spécialisation du savoir et du monopole professionnel. [^17]
|
||
|
||
La question qui se re-pose encore et toujours est donc: comment faire? Quels
|
||
désirs avons-nous à l'égard des technologies de recherche? Veut-on *trouver*
|
||
immédiatement, ou bien voudrait-on aussi parcourir un chemin? Peut-être
|
||
veut-on se perdre avec des copains, ou toute seule ; peut-être s'immerger dans
|
||
des profondeurs inconnues et pas facilement *partageables* avec un clic, un
|
||
tag, un post.
|
||
|
||
Des moteurs de recherche « en situation », qui assument une perspective pas du
|
||
tout « objective », mais explicitement « subjective », en expliquant le
|
||
pourquoi et le comment. La multiplication des petits moteurs de recherches,
|
||
voilà une possibilité souvent peu explorée! Un critère possible quant à leur
|
||
évaluation pourrait alors être leur capacité de s’adresser à un groupe
|
||
particulier avec des exigences particulières. Cette aspiration minoritaire
|
||
impliquerait logiquement la volonté de répondre non pas d'une façon
|
||
quasi-instantanée aux requêtes de tout le monde, c'est-à-dire d'une masse
|
||
soumise au profilage, mais de se borner à creuser les limites d'une
|
||
connaissance toujours inachevée. Cela conjurerait la mise en place des
|
||
prétentions totalitaires, ce bien connu côté obscur des Lumières et de tous
|
||
les projets de connaissance globale.
|
||
|
||
Le recours à l'expertise des composants de notre « réseau social », et pas
|
||
seulement en ligne, reprèsente une autre possibilité incroyablement efficace
|
||
si le but est celui de se créer une référence fiable sur un sujet
|
||
particulier. Il s'agirait alors de choisir attentivement à qui « faire
|
||
confiance ».
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|
||
L'adoption d'un style sobre est peut-être l'alternative la plus puissante pour
|
||
contrer la prolifération de solutions technologiques que nous n'avons jamais
|
||
demandé mais auxquelles nous avons tant de mal à nous soustraire. En effet,
|
||
l'imposition de l'obsolescence programmé s'applique aussi au domaine de la
|
||
recherche, en commençant par l’équivalence « à majeure quantité plus de
|
||
qualité », fruit d'une aveugle application de l’idéologie du progrès à tout
|
||
prix . Avoir un grand nombre d'objets, dans le monde 2.0, signifie aussi avoir
|
||
accès à un nombre de résultats en croissance infinie et exponentielle, de plus
|
||
en plus taillés sur nos préférences plus ou moins explicitement
|
||
affichées. Suivant la même logique, la durabilité d'un résultat devrait aussi
|
||
être prise en compte: une foulée de résultats valables pour peu de jours,
|
||
heures voire minutes devraient avoir moins d’intérêt par rapport à des
|
||
résultats plus solides face au temps qui passe.
|
||
|
||
S’échapper de l'economicisme religieux de la consommation obligée signifierait
|
||
donc mettre en place une sorte de décroissance, dans la recherche en ligne,
|
||
comme dans tout autre domaine technologique. Ces processus d'auto-limitation
|
||
et de choix attentifs ne pourront aucunement être « heureux » dans le sens de
|
||
dépourvus d'effort ou quasiment automatisés. Aucune addiction, et encore moins
|
||
l'addiction à une technologie « gratuite » de la réponse immédiate, peut être
|
||
interrompue sans conséquences. En d'autre mots, si notre désir se centre sur
|
||
un moteur « libre » qui soit à 99,99 % aussi rapide, puissant et disponible
|
||
que Google, alors la seule possibilité sera de mettre en place un autre Moloch
|
||
comme celui de Mountain View.
|
||
|
||
À ceux qui éventuellement voudraient sentir le sacrifice dans cette tension
|
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qu'on pourrait nommer écologiste, on répondra sur le ton de l’allégorie et
|
||
reviendrons au thème de la nourriture : pourquoi s'engouffrer n'importe quelle
|
||
saleté industrielle au lieu de bien choisir les ingrédients de ses repas?
|
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Pourquoi se gaver de résultats quand on pourrait développer notre propre
|
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goût? La vie est trop brève pour boire du mauvais vin en quantité!
|
||
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Il y a beaucoup d’expérimentations autogérées déjà actives, il suffit d'ouvrir
|
||
grand les yeux, de sentir l'air autour de soi, de tendre ses oreilles, de
|
||
toucher, de mettre la main à la pâte et de goûter en entraînant son goût aux
|
||
bonnes choses: bref, il suffit de se mettre à leur recherche. S'attendre à ce
|
||
que les autres le fassent à notre place est une drôle d'idée, autant croire
|
||
que les Grands Moteurs de Recherche nous fournissent immédiatement et
|
||
gratuitement et sans aucun effort la réponse correcte. Il n'y a aucun oracle
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omniscient, seulement des personnes auxquelles on décide de se confier.
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**Ippolita:** Groupe de recherche interdisciplinaire qui creuse les
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«technologies de la domination» et leurs effets sociaux en pratiquant les
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écritures conviviales. Parmi ses essais copyleft: "Open n'est pas
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Libre. Communautés numériques entre éthique hackers et marché global"
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(Elèuthera, 2005), "The Dark Side Of Google" (Feltrinelli, 2007, traduit en
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français, castillan et anglais), "Dans l'aquarium de Facebook. La irrésistible
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ascension de l'anarcho-capitalisme" (Ledizioni, Milan, 2012, traduit en
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français, castillan, anglais), "La Toile est libre et démocratique. FAUX!" (en
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cours de publication). Ippolita propose des formations d'auto-défense
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numérique et de validation des sources. http://ippolita.net
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[^1]: Voir Giles Slade, *The Big Disconnect: The Story of Technology and Loneliness*, Prometheus Books, NY, 2012, en particulier le troisième chapitre, «Trusting Machines».
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[^2]: Par exemple, https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b9/Steve_Jobs_Headshot_2010-CROP.jpg
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[^3]: Ippolita, *Le* *côté* *obscur* *de Google*, Payot&Rivages, Paris, 2011 (2008); ed. or. it. *Luci e Ombre di Google,* Feltrinelli, Milano, 2007. Free copyleft download: http://ippolita.net
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[^4]: Ne sois pas malveillant / Ne fais pas le mal.
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[^5]: Dix repères clés: http://www.google.com/intl/fr/about/company/philosophy/
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[^6]: Surtout parce que le droit implique des lois et des juges qui sanctionnent leurs contrevenants d'autant plus facilement qu'ils ne peuvent pas se payer de bons avocats. Voir Carlo Milani, « Topologies du devenir libertaire. II – Droits? », dans *Philosophie de l'anarchie. Théories libertaires, pratiques quotidiennes et ontologie*, ACL, Lyon, 2012, pp. 381-384.
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[^7]: Si Google fait de la Philosophie, Facebook affiche des Principes https://www.facebook.com/principles.php.
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[^8]: Voir Ippolita, *Le côté obscur de Google*, cit., « V. En prime, d'autres fonctions ingénieuses », pp. 153-178.
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[^9]: Les travaux de Danah Boyd donnent sur la question un point de vue très clair, son site http://www.zephoria.org/ mérite une visite. Pour un perspective plus philosophique, voir Byung-Chul Han, *Transparenzgesellschaft*, Matthes & Seitz, Berlin, 2012.
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[^10]: Le site http://donttrack.us/ expose très clairement, en une brève présentation, le système de traçage des recherches. Il nous donne aussi l'occasion de faire une première allusion aux « alternatives », DuckDuckGo en étant une. Un moteur de recherche qui affirme de ne pas faire du *tracking*. Le scepticisme méthodologique que nous prônons nous impose de faire remarquer que c'est bien possible: il faut juste faire confiance à DuckDuckGo...
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[^11]: Et pourtant, on sait bien depuis la publication en 1999 du report européen de Duncan Campbell *Interception Capabilities* que l'espionnage numérique se fait à l’échelle globale: http://www.cyber-rights.org/interception/stoa/interception_capabilities_2000.htm
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[^12]: Comme cela a été le cas plusieurs fois en 2012 et 2013, lorsque Google a redéfini ses paramètres de confidentialité et d'entrecroisement-partage des données entre ses différents services.
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[^13]: Vous pouvez facilement le vérifier: demandez à vos amis et collègues s'ils ont changé les paramétrage par défaut de Google. Normalement (au début de l'année 2014) le *Safe Search filter* que Google met en place pour vous éviter de tomber sur des résultats « illicites » est réglé sur la « moyenne », à savoir il filtre le contenu à caractère sexuel explicite dans vos résultats de recherche. Il devient de plus en plus compliqué de détecter ce genre de paramétrage. La raison est bien expliquée par une source explicitement *corporate*: la stratégie de *business* optimale pour les géants du profilage en ligne est d'offrir des systèmes de réglage de la confidentialité difficiles à utiliser. Voir « Appendix: a game theoretic analysis of Facebook privacy settings », dans Robert H. Sloan, Richard Warner, *Unauthorized access. The Crisis in Online Privacy and Security*, CRC Press, 2014, pp. 344-349.
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[^14]: Voir par exemple Manuel Security in a box: https://securityinabox.org/fr/firefox_principale
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[^15]: Un panorama en a été esquissé dans Ippolita, *J'aime pas Facebook,* Payot&Rivages, 2012, *Troisième Partie. Les libertés du réseau*, « Réactions et anthropotechniques de survie », pp. 235-250. Voir aussi projet Panopticlick de la EFF et Ixquick: https://panopticlick.eff.org/ • https://www.ixquick.com/eng/
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[^16]: Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Big_data
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[^17]: Gilles Deleuze, Félix Guattari, « Appendice, Bilan-programme pour machines désirantes », *L’Anti-Œdipe*, Éditions de Minuit, Paris, 1975, p. 479.
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