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# Des hacklabs aux coopératives de technologies
*Carolina*
Les collectifs techno-politiques mélangent le social et le politique. Un
exemple est Riseup, qui se définit comme *fournisseur* « d'outils de
communication en ligne pour les personnes et les groupes qui militent en
faveur d'un changement social libérateur. Nous sommes un projet pour
créer des alternatives démocratiques et pour pratiquer
l'auto-détermination en contrôlant nos propres moyens de communication
sécurisés. »
Aujourd'hui, le milieu techno-politique est formé par différents types
d'organisations qui vont des réseaux informels hacktivistes et des
communautés du logiciel libre, aux fondations et *start-ups*
investissant dans de la « technologie civique », en passant même par des
institutions publiques et des mairies.
Il y a quelques années, la souveraineté technologique voulait dire le
développement de technologies libres [^0] par et pour la société
civile. Cela signifiait renforcer les compétences de chacun grâce au
développement de logiciels, de matériels, de services et
d'infrastructures qui couvraient les besoins sociaux, basé sur l'éthique
du logiciel libre et l'autogestion. Aujourd'hui, en plein boom de l'open
source, la situation est confuse, de grandes entreprises la promeuve
pour leur propre bénéfice et ont rompu le contrat social entre le
développement technologique et la responsabilité sociale.
Le but de ce texte est de repenser le rôle que jouent ou pourraient
jouer les coopératives, comme acteurs socio-économiques, dans la
récupération de ce contrat social. Pour ce faire, je partirai de la
sphère élargie des collectifs techno-politiques [^1] pour ensuite me
centrer sur l'évolution des coopératives technologiques en Espagne.
## Une galaxie d'initiatives
D'un côté, nous avons des fondations engagées dans le développement de
solutions et de services open source et de logiciel libre (FSF, Mozilla,
Blender, etc), ainsi que dans la protection et la défense des droits
numériques (Electronic Frontier Foundation, La Quadrature, X-net), et
qui appuient et/ou financent des projets à moyen et long terme. Les
citoyens peuvent aider ces fondations à travers des dons, du bénévolat,
ou des stages. En principe, ces fondations recherchent des personnes
avec de l'expérience et du personnel qualifié. Elles possèdent des
structures légales alors que la plupart des collectifs techno-politiques
sont des groupes ou des communautés qui répondent plutôt à des
structures informelles.
Un autre aspect particulier du contexte actuel réside dans l'existence
dinitiatives qui proviennent de ce qu'on appelle les « mairies du
changement », qui ont des politiques d'ouverture et de transparence,
basées sur la participation citoyenne. En Espagne et en Catalogne, de
nombreuses « mairies rebelles » développent des outils de logiciel libre
qui facilitent aux citoyens la prise de décision dans les politiques de
la ville. Derrière ces développements, on trouve des *freelancers*, des
petites entreprises et des coopératives, qui travaillent pour garantir
la mise en place de systèmes robustes et fiables pour la promotion d'une
démocratie ouverte.
Les coopératives technologiques se trouvent quelque part à
l'intersection des formats que nous venons de mentionner, étant donné
qu'elles ont à la fois un objectif économique pour leur permettre de
mettre en place des projets durables, et un objectif politique et social
appliqué à la technologie. En général, la majorité des clients des
coopératives viennent du secteur tertiaire (ONG, associations,
collectifs), qui demandent du conseil et du développement personnalisé
pour leurs produits. Quelques exemples de ces développement sont:
Candela (une application de gestion des activistes pour Amnistie
Internationale), GONG (un gestionnaire de projets pour ONG), Oigame (une
plateforme de pétition en ligne), Nolotiro (une plateforme pour
l'échange d'objets), Mecambio (un répertoire d'alternatives pour une
consommation responsable).
# Créer une coopérative
Je vais a présent raconter l'histoire particulière de Dabne, une des
coopératives de logiciel libre qui s'est créée au même moment que
d'autres coopératives technologiques [^4].
Dans les années 1990, quand Internet a commencé à devenir accessible,
certains projets [^5] réfléchissaient aux possibilités qu'ouvrait
Internet pour repenser les identités, l'auto-organisation en ligne
au-delà des frontières, la création d'une intelligence collective. Les
hacklabs, situés dans les squats et dans d'autres espaces, étaient des
endroits pour expérimenter, apprendre ou acquérir des savoirs qui
n'étaient pas encore facile d'accès, car personne n'avait encore
Internet chez soi et beaucoup n'avaient même pas d'ordinateur. Jusque
là, les hackers étaient quasiment invisibles, et les hacklabs le point
de rencontre entre ces hackers isolés et les mouvements sociaux. De
cette rencontre a émergé un mélange passionnant qui a donné naissance à
une communauté du logiciel libre forte, motivée, et qui a eu un fort
impact sur l'approche de la technologie libre dans la société.
L'Espagne a une longue tradition de coopératives dans le secteur
agricole et industriel, ce qui d'une certaine manière, facilite le fait
que le coopérativisme fasse partie de l'imaginaire social. C'est aussi
sûrement pour cela que nombreuses personnes qui participaient aux
hacklabs sont pensé au format de coopérative comme possible option
d'auto-emploi. Les coopératives partagent une série de valeurs avec
l'éthique du logiciel libre, et dans le cas de Dabne, nous partions
d'une série d'accords informels et d'un imaginaire commun qui
consistaient en les principes suivants:
- Nous voulions gagner notre vie mais pas à n'importe quel prix.
- Nous voulions faire partie du processus de prise de décisions.
- Nous voulions de la transparence.
- Nous voulions définir nos propres objectifs et les changer
si nécessaire.
- Nous voulions que tout le monde soit traité de manière juste.
- Nous voulions continuer à expérimenter, à apprendre, à nous amuser
et à promouvoir les logiciels libres.
- Nous voulions collaborer et coopérer avec d'autres sans devenir
esclaves de notre travail.
Avec tout cela en tête, nous avons cherché à savoir comment fonctionnait
le monde de l'entreprise, et nous nous sommes demandés si nous pouvions
réellement devenir des femmes d'affaires, car jusqu'à présent, nous
avions fait tout cela gratuitement et comme passe-temps. L'idée d'entrer
sur le« marché », ce capitalisme que nous avions fui, nous provoquait
une sensation de vertige. Nous n'avions pas de références en matière
d'entreprises de technologies similaires et nous n'avions pas d'argent
non plus. Mais il était clair que nous ne voulions pas travailler pour
des grandes entreprises qui te transforment en un rouage de plus de leur
système. La communauté du logiciel libre que nous avions construite
était là et nous n'étions pas seules, nous avions nos ordinateurs
portables et nos savoirs, nous pensions que les technologies libres
renforceraient la société, qu'elles la rendraient souveraine et que
l'ère numérique permettrait l'accès aux savoirs et à la démocratisation
des sociétés. Nous n'étions pas seulement en train de générer un poste
de travail. Nous étions aussi en train de choisir un style de vie.
Dabne s'est fondée en 2005 et il nous a fallu toute une année pour
comprendre ce que signifiait de créer une « entreprise » coopérative, de
gérer une affaire et de décider de la forme légale qui refléterait nos
idées de collaboration, transparence et responsabilité sociale. Nous
avons assisté à des ateliers, des discussions, nous avons fait des plans
commerciaux, nous nous sommes rendues à la chambre de commerce. Cela
paraissait sans fin mais peu à peu, les choses ont pris forme.
Nous avons crée une coopérative car ce milieu des coopératives nous
était plus facile et accessible , nous y utilisions du vocabulaire et
des valeurs similaires, alors que des concepts entrepreneuriaux comme
« renommée », « succès », et « compétitivité » ne faisaient pas partie
de notre imaginaire. Nous voulions que la création de notre coopérative
génère de la transformation sociale et nous voulions renforcer d'autres
coopératives et organisations sociales d'un point de vue technique.
Un an avant nous, nos amis de Xsto.info avaient créé leur coopérative
avec une petite équipe d'administrateurs système, développeurs, et
experts en wifi issus de la communauté du logiciel libre. Leur
expérience nous a servi à nos débuts, pour partager nos doutes, nos
difficultés, et savoir comment d'autres s'en tiraient dans des
situations similaires.
Finalement, nous avons réussi à monter notre coopérative technologique.
Ce qui est positif est que pour débuter, il n'y a besoin que de ses
connaissances, un ordinateur et d'Internet. Nos frais de départ furent
donc minimes (250€). Il nous restait à trouver des clients. Et c'est
grâce aux liens d'amitié et à nos contacts que nous avons débuté.
Parce que notre profil était principalement technique, nous avons
cherché des alliances comme avec Noez.org, qui est plutôt tournée vers
le design et l'innovation centré sur les personnes. Ainsi, nous avons pu
échanger quant à nos différentes approches de la technologie, et faire
en sorte que notre travail soit mieux compris. Bien que cela ne fasse
pas partie de nos intentions initiales, Dabne s'est transformée en une
coopérative de femmes. Cela s'est fait comme ça, et jusqu'à présent,
nous ne connaissons pas d'autres exemples de coopérative de
développement de logiciel qui ne soit composée que de femmes. Ces
caractéristiques, ajoutées à notre capacité d'écoute active et à la
volonté de rendre notre travail compréhensible par des personnes
non-techniques, notre capacité à nous adapter aux rythmes des projets,
ainsi que notre honnêteté pour dire non quand nous n'avions pas les
compétences, nous a amené à fournir du conseil informatique.
## Construire des communautés et des réseaux
Les coopératives sont souvent fragiles. Mais le travail collaboratif, la
création de communautés et la participation à des réseaux existants les
rendent plus fortes et permettent leur durabilité. Être une coopérative
a aussi impliqué de rentrer dans le réseau de l'économie sociale et
solidaire [^6].
Grâce à une plateforme de coopératives (UMCTA [^6]) nous sommes entrées
en contact avec des coopératives environnementales, agro-écologiques, de
travail social, de conseil, et elles ont partagé leurs savoir et
expériences avec nous. De plus, à cette même époque se fondait
Coop57-Madrid, une coopérative de services financiers éthiques et
solidaires, avec pour objectif de financer des projets d'économie
sociale et solidaire grâce à linvestissement de la société civile. REAS
[^6], un réseau d'économie alternative et solidaire, et le marché
social, sont des réseaux pour la production et la distribution de biens
et services basés sur les principes de l'économie sociale et solidaire.
Dans ces réseaux on trouve des collectifs et organisations qui
travaillent pour: la transformation sociale, le développement durable,
les biens communs, les terrains communaux, l'égalité des genres, la
transparence, la participation, l'auto-organisation ou encore la
démocratie interne.
En général, la plupart des réseaux de l'économie sociale et solidaire
partagent un manque d'intérêt pour les thèmes techno-politiques, ce qui
rend difficile l'inclusion dans leur agenda de sujets qui préoccupent
traditionnellement les coopératives du logiciel libre. Pour contrecarrer
cette situation, certaines coopératives technologiques ont décidé de
promouvoir le logiciel libre à travers d'une série d'initiatives, comme
« Les petits déjeuners du logiciel libre » en 2007. Ces petits déjeuners
consistaient en une invitation aux ONG à prendre part aux discussions
matinales sur les bienfaits et valeurs du logiciel libre. Ils ont donné
naissance à des journées sur le logiciel libre et les ONG. A une autre
échelle, en 2008, s'est créée ASOLIF (Association fédérée des
entreprises du logiciel libre) avec pour objectif la promotion du
logiciel libre et la création de nouveaux modèles de commerce pour
générer de la richesse de manière responsable.
D'un autre côté, il existe des communautés autour de technologies
concrètes (langage de programmation, gestionnaires de contenus, systèmes
d'exploitation, hardware) au sein desquelles opèrent des partages de
savoirs, des bonnes pratiques, des améliorations et l'inclusion des
*newbies *(novices, en français). A noter que si une petite coopérative
utilise différentes technologies et langages de développement, cela
suppose l'appartenance à différentes communautés,ainsi que de pouvoir
assister à leur événements et rencontres. Cependant, ce type de
participation implique du temps et de l'argent,tous deux difficiles à
obtenir pour des coopératives technologiques qui comptent généralement
sur des ressources limitées.Néanmoins, il continue de se créer de
nouvelles coopératives et collectifs [^8] autour des technologies, et
la roue continue de tourner.
## L'analyse SWOT pour les coopératives
Nous allons développer ci-dessous une analyse SWOT (Strength Weakness
Opportunities Threats, en anglais) des coopératives technologiques.
**Les points forts** font référence aux caractéristiques internes de la
coopérative qui lui apportent des avantages:
- Petite équipe qui peut changer et s'adapter rapidement
- Environnement de travail flexible
- Possibilité de prise de décisions et la définition des objectifs de
l'entreprise
- Capital initial minime
- Rythme de travail choisi
- Bonne image de l'entreprise
- Créativité
- Curiosité
- Amusement
**Les points faibles** font référence aux caractéristiques internes de
la coopérative qui lui causent des désavantages:
- Saturation de travail
- Implication 24h/24h, 7j/7
- Aucune expérience en gestion d'entreprise
- Profils non spécialisés
- Difficultés pour s'agrandir
- Communication
- Manque de sécurité financière
- Manque d'assistance juridique
**Les opportunités** font référence aux facteurs externes aux
coopératives qui pourraient devenir des avantages:
- Capacités de développer des idées et des projets propres
- Capacité de choisir des associés et des projets
- Possibilité de faire partie de différents réseaux et communautés
- Possibilité d'apporter des réponses à des besoins concrets et peu
communs
**Les menaces** sont les facteurs externes aux coopératives qui peuvent
causer des problèmes à la coopérative ou au projet:
- Fatigue et *burn out*
- Incertitude du futur
- Impossibilité dêtre à jour au niveau technique
- Réduction des prix
Des questions en suspens...
Les coopératives peuvent créer des zones d'autonomie lorsqu'elles sont
confrontées à certains défis:
**L'économie**: Comment donner une forme à une économie au service des
biens communs, du social et de l'entraide mutuelle?
**L'auto-organisation**: Comment s'inscrire dans la durée et pouvoir
remettre en question des vérités incontestables comme le consensus,
l'horizontalité, la participation, le leadership?
**La liberté technologique**: Comment lutter pour le logiciel libre,
les droits numériques, les savoirs ouverts et le copyleft?
Les années passent et il semble que certaines coopératives
technologiques soient capables de s'inscrire dans la durée grâce à des
liens personnels forts . Ils sont importants au moment de créer de la
confiance et d'assumer de nouveaux défis mais ils peuvent aussi être une
limite lorsquil s'agit de s'agrandir. De plus, la situation de
précarité et l'insécurité économique rend difficile l'intégration de
nouvelles personnes. Cependant, il y a toujours un moment où un projet
grandit et avec lui doit grandir l'équipe, ou... peut être que non?
Et puis, qui devrait faire partie de la coopérative? Cette personne
devra-t-elle avoir des connaissances techniques particulières? Avoir un
profil polyvalent? Les connaissances techniques sont-elles toujours
nécessaires? Est-il possible et éthique d'avoir des stagiaires?
Quant au processus de prise de décisions, le coopérativisme implique de
le partager entre les membres, mais l'expérience démontre que tout le
monde ne veut pas en faire partie. Cela veut-il dire que ces personnes
devraient être exclues de la coopérative? La capacité de prise de
décision est-elle essentielle pour faire partie d'une coopérative?
Doit-on prendre toutes les décisions ensemble?
Toutes ces questions offrent une vision des défis à venir, et la
création de nouvelles zones autonomes ouvre de nouvelles façon de penser
le travail, les biens communs, la soutenabilité et l'économie.
[^0]: Définition du logiciel libre: **0**: La liberté d'utiliser le programme, pour n'importe quel usage (utilisation). **1**: La liberté pour étudier comment fonctionne le programme et le modifier, en l'adaptant pour l'usage qu'on en fait (étude). **2**: La liberté de distribuer des copies du programme, afin d'aider d'autres utilisateurs (distribution) **3**: la liberté d'améliorer le programme et de publier les améliorations pour en faire bénéficier aux autres utilisateurs et à toute la communauté (amélioration).
[^1]: Rise Up: https://riseup.net/ (USA) • Autistici: https://autistici.org/ (ITA) • Free: https://www.free.de/ (GER) • So36: https://so36.net/ (GER) • BOUM: https://www.boum.org/ (FR) • Nodo50: http://nodo50.org/ (ESP) • Pangea: https://pangea.org/ (ESP) • Immerda: https://www.immerda.ch/ (CH) • Mayfirst/People Link: https://mayfirst.org/ (USA)
[^2]: Consul: https://github.com/AyuntamientoMadrid/consul • Decidim: https://github.com/AjuntamentdeBarcelona/decidim
[^3]: Candela: https://github.com/amnesty/candela • Gong: https://gong.org.es/projects/gor • Oigame: https://github.com/alabs/oigame • Nolotiro: https://github.com/alabs/nolotiro.org • Mecambio: https://www.mecambio.net/
[^4]: Dabne: https://dabne.net/ • Xsto.info: https://xsto.info/ • aLabs: https://alabs.org/ • Semilla del software libre: https://semillasl.net/ • Enreda: https://enreda.coop/ • Gnoxys: https://gnoxys.net/ • Cooperativa Jamgo: https://jamgo.coop/
[^5]: **Quelques projets**: Sindominio: https://sindominio.net/ (ES) • Autistici: https://autistici.org/ (IT) • Samizdat: https://samizdat.net/ (FR) • Espora: https://espora.org/ (MX) • Thing: https://thing.net/ (USA)
[^6]: Redes Cooperativa: https://redescooperativa.com/intervencion-social/ • REAS: https://www.economiasolidaria.org/red_redes • Coop 57: https://coop57.coop/ • Economia Solidaria: https://www.economiasolidaria.org • Madrid Mercado Social: https://madrid.mercadosocial.net/ • Tangente coop: https://tangente.coop/
[^7]: Asolif: https://www.asolif.es/ • Esle: https://esle.eus/ • Olatukoop: https://olatukoop.net
[^8]: **Autres coopératives, groupes ou initiatives qui travaillent avec des technologies libres:** • Deconstruyendo: https://deconstruyendo.net/ • Interzonas: https://interzonas.info • Talaios: https://talaios.net/ • Shareweb: https://shareweb.es • Reciclanet: https://www.reciclanet.org • Buenaventura; https://www.buenaventura.cc/ • Itaca: https://www.itacaswl.com • Saregune: https://www.saregune.net • Cooptecniques: https://cooptecniques.net/ • **Amérique Latine**: Kefir: https://kefir.red/ • Vedetas: vedetas.org • Tierra comun: https://tierracomun.org/ • Técnicas rudas: https://www.tecnicasrudas.org/